J'ai décidé de montrer une de mes créations afin de voir si tout le monde appréciait.
Il contempla les sept petites âmes qu’il tenait dans la main. Il se tenait devant la porte d’entrée de l’Éther, le lieu où les âmes humaines attendaient de pouvoir s’incarner dans le monde. D’un geste souple, il les lança à travers l’ouverture.
« Alea jacta est. »
20/12/2012, Europe, Copenhague.
Lael: la blancheur de Dieu
Cette journée fut la dernière d’une période tranquille et calme dorénavant révolue…
Le soleil était déjà haut dans le ciel, lorsque je me réveillais. Étant dans un pays nordique, cela n’avait rien d’étonnant. En fait, il n’était que neuf heure du matin. Je me levai, m’étirai puis restai assis dans mon lit, profitant des quelques minutes qui me restaient pour savourer le silence relatif de ma chambre. J’aimais le silence. Un bruit de pas parvint à mes oreilles, puis ma mère frappa à la porte en me disant de me dépêcher. Puis, comme d’habitude, elle s’éloigna pour aller réveiller le reste de la famille. Je me levai, m’habillai, puis me dirigeai vers le miroir. Mon reflet me regarda, les yeux encore un peu embrumés par le sommeil, mais déjà illuminés de vivacité. Je regardai comme de coutume de quelle couleur étaient mes yeux cette fois-ci. Ils étaient améthystes. Chaque jour, je me demandais laquelle ils allaient choisir. Hier, ils avaient été verts émeraude. Depuis tout petit, mes yeux changeaient de couleur chaque jour. Je pris distraitement le peigne posé sur le bureau et entrepris de peigner mes cheveux qui, comme toujours étaient emmêlés. Si mes yeux étaient étranges, alors mes cheveux atteignaient le paranormal: ils étaient d’un blond très clair parsemés de tâches blanches, comme si j’avais reçu des gouttelette de peinture . J’aimais les cheveux longs, les miens atteignaient donc mes épaules. Une fois satisfait de ma coiffure, je descendis prendre mon petit-déjeuner. La cuisine était déserte. Ma mère devait être partie à son travail et mon père s’était levé à six heure du matin afin de rendre visite à mamie qui habitait presque de l’autre bout de l’île, dans un cimetière près de l’océan. C’était le jour de son anniversaire, j’avais oublié. Chassant ces sombres pensées de mon esprit, je pensais plutôt que c’était le dernier jour d’école et après un repos bien mérité de deux semaines! Un sourire s’étira sur mes lèvres, au moins sur ce point là j’étais comme tout le monde: j’avais hâte que l’école se termine.
Vingt minutes plus tard, j’étais fin prêt. Je fermai machinalement la porte et tournai le verrou. Mon frère était parti depuis cinq minutes déjà. Le collège se trouvait au bout de ma rue, je pouvais donc me permettre de partir tard. D’habitude, j’étais plutôt content de partir à l’école, mais ce jour-ci, je n’avais envie que d’une chose: d’être enfin libéré de l’école et de ses devoirs pour deux semaines. Sans même m’en rendre compte, j’étais arrivé devant les portes ouvertes du collège. Je l’aimais bien. C’était une structure de deux étages. Du bâtiment central partait vers la droite et la gauche deux ailes. Cela lui donnait un air d’oiseau se préparant à s’envoler vers les cieux. Mais ce qui me plaisait le plus était la façade. Elle était toute blanche. Pas un blanc sal ou dégradé, mais un blanc pur et lumineux. Certain élèves devaient mettre des lunettes de soleil quand celui-ci tapait fort. Moi par contre, je n’avais jamais dû porter de lunettes spéciales. C’était comme si la luminosité n’avait aucun effet sur moi. À chaque fois que je pénétrais dans l’enceinte, je ne pouvais m’empêcher d’admirer le tableau avant d’entrer à l’intérieur.
Je n’avais pas un cercle d’amis très large. En fait, il se résumait à seulement deux personnes. Rod et Kirsten.
-Salut, me lança Rod.
Je lui rendis son salut en lui serrant les mains. Grand, les cheveux blonds avec des yeux bleux, il était l’archétype même du garçon nordique., mis à part son nom américain, sa famille vivait aux USA avant de rentrer au Danemark. Ajoutez à cela une envie de parler plutôt incontrôlable et vous aurez une assez bonne idée de qui était Rod. Kirsten, quant à lui, ne ressemblait pas vraiment à Rod. Les cheveux brun clair avec des yeux noir obsidienne. On n’aurait eu plutôt tendance à penser qu’il n’était pas danois, et pourtant. Il n’était pas aussi volubile que Rod, on pouvait même dire qu’il était quasiment muet, tellement entendre sa voix était une chose rare. Kirsten me salua de la tête. Ce que je fis en retour. Nous n’eûmes cependant pas le loisir d’aller plus loin, la cloche avait sonné.
La cantine scolaire était un bâtiment de forme ovale situé en dehors du bâtiment principal. Il allait sans dire qu’elle était aussi blanche que le collège. Au menu de ce midi là, du saumon à la crème avec des patates. D’ordianire, j’aimais bien le saumon, mais aujourd’hui, quelque chose me gènait, quelque chose que je n’arrivais pas à saisir. Je fixais ma part de saumon tout en ne le voyant même pas quand une main me secoua l’épaule. C’était Rod.
-Tu dors? J’étais en train de te demander si tu allais partir pendant les vacances!
Je me secouai un peu.
-Et bien. Si je me trompe pas, c’est bientôt Noël. Donc non, normalement je n’ai pas l’intention d’aller quelque part, lui répondis-je.
-Ah bon? Dommage! Moi je pars aux USA voir mes grands-parents, commença-t-il.
Je ne l’écoutai plus, j’avais pris la mauvaise habitude de me détacher de ce que disait Rod, une fois qu’il était lancé. Cela ne le dérangeait pas non plus, il ne s’en apercevait de toute façon pas du tout. Je détournai mon regard vers la baie vitrée sur ma gauche et me figeai. Au dehors, la neige brillait au soleil. Et quelqu’un me regardait. Je n’eus pas vraiment le temps de bien le regarder, mais j’eus cependant le temps de voir qu’il était blanc des racines des cheveux jusu’aux pieds et qu’il me souriait. Je clignai des yeux de saisissement, et le temps d’un battement de cil, il s’était volatilisé. J’eus beau fouiller les alentours immédiat. Nule trace de sa présence. Je reportai mes yeux vers mon assiette et croisai en chemin les yeux de Kirsten. Ils étaient fixés sur moi sans ciller.
-Tes yeux brillaient.
J’eus un instant l’impression d’avoir mal entendu. Mais non, Kirsten m’avait bien parlé. C’était tellement rare pourtant! Tellement rare que cela stoppa net le babillage de Rod. ce dernier me regarda, se pencha un peu pour mieux voir mes yeux mais ne voyant rien de spécial, se mit à sourir, se retourna vers Kirsten et lui dit:
-Très drôle Kirsten! Pendant un instant je t’ai vraiment cru!
Et il se mit à rire. Rire que j’accompagnai pour faire diversion. Kirsten, mentir pour faire rire? Non ça ne collait pas avec le personnage. Rod lui même ne pouvait pas croire en ce qu’il avait dit! Je soupirai intérieurement. Mes yeux, briller? Encore un truc bizarre…
La cloche signalant la fin du cours sonna. Enfin c’était fini! Une sorte de soulagement s’empara de mon être. Complètement obnubilé par cette sensation, j’en oubliais ce qui s’était passé durant midi et dis un « au revoir, bonne vacance » hâtif à Rod et à Kirsten puis partis en courant de joie et de soulagement chez moi. Une autre particularité me concernant était de pouvoir courir à fond de train pendant longtemps sans être essoufflé. Combien je n’en savais rien, je n’avais jamais compté.
J’arrivais devant la maison. Haute de trois étages, la couleur orange vif donnait un contraste avec le paysage froid du Danemark en hiver. La cheminée crachait des volutes de fumée. Quelqu’un, mon père sûrement, avait allumé un feu. J’entrai, posai mon cartable, enlevai mes baskets, puis pénétrai dans le salon. Mon père était assis dans le confortable fauteuil en face de la cheminée et lisait le journal. Son visage allongé et triangulaire se tourna vers moi lorsqu’il perçut ma présence. Quand ses yeux d’un bleu marin rencontrèrent les miens, un grand sourire étira ses lèvres fines. Il posa le journal sur la petite table à côté et se leva. Nous étions peu près de la même taille. Il faisait 1, 75 m. Je plafonnais à 1, 77 m. Il mes erra dans ses bras, ses cheveux blonds me chatouillaient le nez. Il me dit de sa voix claire:
- Salut Dun‘, tu as passé une bonne journée?
Dun’ était le diminutif de mon prénom: Dunkel.
-Bien, comme d’habitude. Comment va mamie? lui demandai-je.
-Elle va bien, me répondit-il. Ta mère n’est pas encore rentrée. Elle ne va pas tarder je pense déclara-t-il. Je luis souris, tournai les talons, ouvris la porte et avant de partir lui annonçai:
-Je monte dans ma chambre.
Puis je fermai la porte et montai l’escalier. Je passai la porte de ma chambre. Elle était exactement comme je l’avais laissée, c’est à dire, bien rangée, sauf le bureau, qui malgré tout mes efforts restait encombré. La pièce était tournée vers l’ouest, les derniers rayons du soleil, filtrait par la fenêtre, illuminant les toits couverts de neiges.
Je le regardais, qui doucement, passait derrière la ligne d’horizon. Une nouvelle journée finissait.
J’aimais le blanc. Ce qui, j’allais bientôt le voir était parfaitement normal…
Sujet: Sheva. (sept) 
Dim 27 Mar - 19:12
